Les
tribulations d'un éveillé N°34
Frères et sœurs,
artisans qui œuvrez dans la lumière je vous salue.
Je marche en ce bel
après-midi de Printemps. Je suis du côté de la Bibliothèque
François Mitterrand. Le quartier est tout neuf rien n'a été
conservé du passé, celui-ci a été comme soufflé au profit
d'immeubles de verre. Ce quartier serait le reflet d'une vision
futuriste de nos architectes.... En arpentant les rues ou pour une
fois nul nom de militaire ou de bataille n'a été donné aux rues,
c'est déjà un bon début....Primo Lévi - Émile Durkheim - Thomas
Mann - Pau Casals... etc...
Je marche donc et me perds
dans le soleil couchant, quelle belle lumière orangée...
Quelque chose vient de
changer dans mes perceptions, je suis là et en même temps je suis
ailleurs. Cet état commence à être connu par mon corps, c'est
comme si je cohabitait consciemment avec un Philippe vibratoirement
plus élevé qui me fait profiter de ses visions.
Tiens en parlant de
visions je me vois me déplaçant à faible hauteur dans une avenue
similaire à celle ou je me trouve à l'instant présent sauf que
celle que je «visionne» est dépourvue d'immeuble. Pourtant c'est
un quartier résidentiel je n'ai qu'à me concentrer un peu plus pour
que certaines infos apparaissent.
Ainsi je constate que dans
cet espace, les habitations ressemblent à des bulles de savon de
très grandes tailles, certaines sont opaques d'autres laissent voir
le paysage environnant.
Les bulles opaques sont
occupés par des familles. Les libres sont accessibles à tous et à
toutes le temps nécessaire, le temps voulu, pas de contraintes
l'acceptation du partage est total et semble bien satisfaire tout le
monde. De toute façon pour ce que j'en perçois les êtres
humanoïdes de cet espace semblent s'auto-suffire j'en veux pour
preuve qu'il semble n'y avoir aucun meuble, ha je comprend les bulles
permettent de recréer un univers interne si nécessaire et ainsi
procurer à ses habitants le nécessaire et tout ce qui peut les
combler. Chaque bulle est donc un univers malléable. Amusant comme
concept.
La nature semble être au
diapason des êtres la peuplant, mesurée, équilibrée. Je ne vois
pas d'animaux,
«pas
besoin à ce niveau-ci de la création» me souffle mon
Âme.
Je ne vois aucune
technologie ou la moindre trace de l'occupation de ces êtres sur la
planète, hormis les bulles qui par grappes décorent le paysage
bucolique il n'y a aucune empreinte visible de ces humains si
évolués.
Je m'attarde sur les
silhouettes qui comme moi flottent à faible hauteur et me rends
compte sur moi que j'ai très peu de densité, j'ai un corps qui
semble avoir un minimum de matière, il est plus gazeux que dense
mais je saisis que c'est un niveau d'élévation de l'humain très
élevé qui sera un jour notre réalité.
État proche du gaz d'où
cette sensation intense de légèreté.
Je me déplace comme mue
par ma pensée
La vision s'estompe pour
ne laisser place qu'à la réalité du moment présent.
Multiples bruits, moteurs,
cris, musiques qui agressent mes tympans, odeurs de gaz d'échappement
qui viennent chatouiller mes muqueuses...
Présent, futur, passé je
comprends mieux que cette notion de temps soit très poreuse pourvu
que l'on ne porte pas de jugement, juste amener notre acceptation sur
ses rives là...
A bientôt, frères et
sœurs dans votre lumière.
Philippe